Assurance-vie en euros : le bilan de l’année 2012



Résumé : 2012 fut de nouveau une année difficile pour l’assurance-vie ! Alors que le taux de rendement moyen des fonds en euros est passé sous le seuil des 3 %, les épargnants ont pour la première fois retiré plus d’argent de leurs contrats qu’ils n’en n’ont investi.

Une épargne sécurisée et disponible

Les fonds en euros sont avant tout des supports dits « sécurisés », puisque l’organisme financier ou la compagnie d’assurance gérant le contrat est tenu d’offrir aux épargnants une garantie en capital. Les rachats ainsi effectués doivent au moins correspondre aux primes nettes augmentées des intérêts capitalisés et diminuées des frais de gestion et des éventuels frais d’entrée. Et grâce à l’effet dit « de cliquet », les intérêts versés chaque année restent définitivement acquis par le souscripteur.

Autre avantage et non des moindres, cette garantie en capital opère à tout instant. L’épargnant peut ainsi, à n’importe quel moment de la vie du contrat, disposer du capital investi ainsi que des intérêts capitalisés.

Précision : les fonds en euros sont principalement investis sur des produits sécurisés tels que les placements monétaires et les obligations d’État.

Un rendement en berne

Une rémunération désormais inférieure à 3 % !

Comme chaque début d’année, les compagnies d’assurances, les banques et les autres gestionnaires de contrats d’assurance-vie ont dévoilé les performances de leurs fonds en euros. Et sans surprise, la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) vient d’annoncer une rémunération moyenne des fonds en euros de nouveau en baisse, à 2,9 % pour l’année 2012 (contre 3 % en 2011).

En prenant en compte les prélèvements sociaux (15,5 %), le taux de rémunération est même légèrement inférieur à 2,5 %.

Précision : les prélèvements sociaux sont imputables chaque année sur les gains réalisés sur les contrats « monosupports » et les fonds en euros présents dans les contrats « multisupports ». Les produits des autres unités de compte composant les contrats multisupports ne sont, quant à eux, soumis à ces prélèvements sociaux que lors d’un rachat partiel ou total du contrat et au décès de l’assuré.

Ce taux historiquement bas s’explique principalement par la baisse des rendements obligataires qui composent la majeure partie des fonds en euros. Les rendements des obligations d’États français sur 10 ans étant actuellement de seulement 2,09 %.

Une disparité des rendements entre les différents acteurs

Parmi les assureurs présentant les meilleurs résultats, on retrouve une nouvelle fois les groupes mutualistes. Leurs fonds, de taille souvent plus modeste que celle de leurs concurrents, présentent un avantage certain lorsque les marchés, notamment obligataires, sont agités. En effet, ces fonds, plus flexibles, permettent aux gérants de réaliser des arbitrages ou des changements de stratégie bien plus facilement.

Ces derniers disposent également de capitaux propres plus importants, et s’autorisent ainsi des allocations d’actif plus diversifiées. Diversification qui est, à ce jour, l’une des clefs pour augmenter le rendement d’un fonds en euros.

A contrario, les établissements bancaires traditionnels, dont les fonds sont souvent plus anciens, sont à la traîne et peinent à atteindre les 3 % de rendement.

À noter : les assureurs sont autorisés à mettre de côté une partie de leurs produits pour faire face à des années moins favorables et à utiliser, le cas échéant, cette « réserve » (appelée provision pour participation aux excédents ou PPE) afin de lisser dans le temps les bonnes et les mauvaises années.

Alors que les assureurs avaient, en 2011, pioché dans leur PPE pour continuer à servir des taux de rémunération attractifs, certains assureurs ont, cette année, choisi de servir des rendements stables ou en recul afin de doter la provision pour participation des excédents.

Une collecte au point mort ?

La collecte nette (montant des fonds récoltés duquel on déduit les rachats réalisés par les souscripteurs) a également connu une année très difficile en 2012. Celle-ci fut, en effet, négative pour la première fois de 3,4 milliards d’euros (selon les estimations de la FFSA). Parmi les nombreuses raisons évoquées pour expliquer cette hémorragie, figurent le relèvement du plafond des livrets réglementés, qui a notamment profité au livret A, ainsi que la baisse des rendements des fonds en euros.

L’année 2013 s’annonce toutefois sous de meilleurs auspices puisque, pour le mois de janvier, la collecte nette est redevenue positive, à 3,8 milliards d’euros, portant ainsi l’encours total des contrats d’assurance- vie à 1 400,3 milliards d’euros.

Les fonds en euros nouvelle génération

Face à la baisse des rendements des fonds en euros « classiques », les assureurs ont développé de nouveaux produits devant permettre aux épargnants de percevoir, sur une période plus ou moins longue, une rémunération plus importante.

Pour aller chercher cette performance supplémentaire, une partie du contrat est investie sur des supports plus dynamiques tels que les actions ou l’immobilier.

Et si ces placements conservent une garantie en capital, l’épargnant doit toutefois accepter de prendre un risque sur la rémunération qu’il percevra. En 2011, les résultats annoncés par les assureurs furent ainsi bien inférieurs à ceux d’un fonds en euros classique. En revanche, en 2012, ces nouveaux fonds ont profité du rebond des marchés financiers pour offrir une rémunération en forte hausse.

Les fonds en euros investis dans le secteur de l’immobilier

Les assureurs proposent désormais des fonds en euros en partie investis dans le secteur de l’immobilier. Pour permettre aux épargnants de bénéficier de la rentabilité de ce marché, les assureurs optent le plus souvent pour des immeubles de bureaux.

Précision : ces investissements peuvent être réalisés en direct ou via l’acquisition de « pierre papier », en l’occurrence des parts de société civile de placement immobilier (SCPI) ou d’organisme de placement collectif en immobilier (OCPI).

Deux principaux inconvénients sont toutefois à noter : d’une part, le marché immobilier peut, à l’instar du marché des actions, connaître de fortes perturbations entraînant ainsi une baisse du rendement du fonds. Et d’autre part, le secteur de l’immobilier se révèle être un marché très peu liquide, ce qui, dans l’éventualité où l’assureur subirait d’importants rachats de la part des épargnants, aura nécessairement une incidence sur les rendements.

Les fonds en euros-diversifiés

Les fonds en euros diversifiés sont composés de deux parties : l’une est investie principalement en titres obligataires, comme le serait un fonds en euros classique, tandis que l’autre partie est investie sur des supports plus dynamiques tels que des actions ou des OPCVM positionnés sur des actifs immobiliers.

Ces fonds disposent, en outre, d’une garantie de capital mais seulement à leur terme, le plus souvent au bout de 8 ans. Ainsi, lorsque l’assuré souhaite procéder au rachat de son contrat d’assurance-vie avant l’échéance du terme initialement fixé, il court le risque de ne recouvrer qu’une partie des fonds placés.

Les fonds en euros-dynamiques

Les fonds en euros dynamiques sont des contrats qui associent un fonds en euros à une poche composée d’investissements en actions. Celle-ci pouvant en pratique représenter près de 30 % des sommes versées.

Avec la méthode de gestion dite « du coussin », les actifs risqués seront progressivement renforcés en cas de hausse des marchés ou désinvestis dans le cas contraire.

Ainsi, en cas de perte trop importante, l’épargnant est assuré que le rendement de son contrat en euros ne soit pas négatif. En outre, grâce à un effet cliquet, les intérêts engrangés seront définitivement acquis.

Et contrairement aux fonds en euros diversifiés, ces fonds offrent aux souscripteurs une garantie en capital à tout instant et une disponibilité permanente.

Les performances des principaux contrats et fonds en euros sur l’année 2012

LES PERFORMANCES DES PRINCIPAUX CONTRATS ET FONDS EN EUROS SUR L’ANNEE 2012
Compagnie Contrat Taux de rendement
2012 2011
Afer Compte Afer 3,45 % 3,42 %
Agipi/Axa Cler 3,2 % 3,5 %
Ag2r La Mondiale Vivépargne 2 3 % 3,2 %
Areas Multisupport 3 3,1 % 3 %
Asac Fapes Diffusion Epargne Retraite 2 et 2 plus 3,25 % 3,56 %
Allianz Vie Gaipare
Selectissimo
3,45 %
3,45 %
3,51 %
3,51 %
Apicil Frontière efficiente 3,32 % 3,61 %
Aviva Vie Sélection International 3 3,26 % 3,36 %
Axa Arpèges
Figures libres
Optial Patrimoine
Coralis
2,9 %
2,9 à 3,5 %
2,9 à 3,5 %
3,05 %
3 %
3 à 3,7 %
3 à 3,7 %
3,15 %
BforBank BforBank Vie 3,4 % 3,6 %
BNP Paribas Multiplacements 2
Multiplacements Privilège
2,91 %
3,27 %
3,03 %
3,35 %
Boursorama.com Boursorama Vie 3,62 % 3,72 %
Caisse d’épargne/Ecureuil Vie Nuances Grenadine et 3D
Nuances plus
Nuances Privilège
2,5 %
2,8 %
3,05 %
2,75 %
3 %
3,2 %
Capma & Capmi (Groupe Monceau) Dynavie 3,37 % 3,1 %
Carac Compte Epargne
Entraid’Epargne
3,7 %
3,75 %
3,9 %
4 %
Cardif (BNP Paribas) Cardif MultiPlus 3 3,2 % 3,3 %
Crédit Agricole-Predica Espace Liberté
Floriane
Prédissime 9
3,1 à 3,4 %
3 à 3,2 %
2,8 %
3,1 à 3,3 %
3 à 3,3 %
2,7 %
Crédit Mutuel Horizon Patrimoine 3 % 3,2 %
Fidelity Vie Fonds en euros Suravenir 3,6 % 3,75 %
Fortuneo Symphonis-Vie 3,6 % 3,75 %
Gaipare (Allianz) Gaipare Sélection 3,47 % 3,51 %
Gan Libregan
Chromatys
2,25 %
2,5 à 3,1 %
2,8 %
3 %
Generali E-xaélidia (euro épargne)
Himalia (euro innovalia)
Generali Epargne
2,85 %
3,62 %
3,42 %
3 %
3,8 %
3,72 %
GMF Altinéo
Multéo
Compte libre croissance
3,05 %
3,05 %
3,05 %
3,2 %
3,2 %
3,2 %
Groupama Groupama Premium
Groupama Modulation
2,6 à 3,2 %
2,5 à 3,1 %
3,1 %
3 %
HSBC Evolution Patrimoine 2,7 à 3,01 % 3 à 3,26 %
ING Direct ING Direct Vie 3,2 % 3,72 %
La Banque postale / CNP Cachemire
Toscane Vie
Vivaccio Euros
3,1 %
3,15 %
2,65 %
3,25 %
3,45 %
2,9 %
La France Mutualiste Acte Epargne 2 3,36 % 3,33 %
La Mondiale/Aprep Fonds Général 2,94 % 3,04 %
LCL Lionvie Rouge Corinthe
Lionvie Vert Equateur
3 à 3,2 %
2,8 %
3 à 3,2 %
2,9 %
Le Conservateur Arep 3,5 % 3,5 %
Legal & General Concordances 4 2,9 % 3,16 %
MAAF Vie Winalto 3,2 % 3,2 %
MACIF Actiplus 3,15 % 3,45 %
MACSF Retraite Epargne Santé 3,5 % 3,65 %
MATMUT Matmut vie épargne 3,4 % 3,2 %
MMA MMA Croissance
MMA Multisupports
2,75 %
2,9 %
3 %
3,05 %
Maif Assurance-vie responsable et solidaire 3,4 % 3,35 %
MIF (Mutuelle d’Ivry La-Fraternelle) Compte Epargne Libre-Avenir 3,9 % 4,15 %
Mutex (Mutualité française) Mutex Patrimoine 3,3 % 3,66 %
SMAvie BTP (pro BTP Finance) Bati retraite 2 3,33 % 2,9 %
Société Générale-Sogecap Séquoia
Ébène
3,03 %
3,3 %
3,19 %
3,5 %
Spirica/LifeSide patrimoine Arborescence 3,51 à 3,56 % 3,62 %
UAF Patrimoine Alyss 3,1 % 3,45 %
UNOFI Unofi Avenir 3 % 3 %

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