Quelquefois, il est vrai, les tentatives de traduction de termes techniques anglais ne sont pas très heureuses. Rares sont ceux qui, en 2010, n’ont pas esquissé un sourire lorsque le « Cloud computing » fut rebaptisé « informatique en nuage ». Pourtant, à peine quelques années après son adoption, l’expression a fait son chemin. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle a permis à de nombreux non anglophones non spécialistes de l’informatique d’accéder à la puissance évocatrice du terme original. C’est là une des missions de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, qui vient de faire paraître au Journal Officiel une nouvelle salve de traductions.
Plus de 850 termes
« Darknet » compte parmi la dizaine de termes traduits ou francisés. Désormais, les pouvoirs publics ont ainsi l’obligation (les entreprises sont juste invitées à le faire) d’employer à sa place l’expression « internet clandestin ». De leur côté, les « chief data officier » deviennent des « directeurs des données », les « data scientist » des « experts en mégadonnées », le « knowledge graph » un « graphe des connaissances », le « deepnet » la « toile profonde » ou encore le « webmail » un « portail de messagerie ».
Ces quelques termes, qui font leur entrée dans la langue « officielle », ne sont pas les premiers. Ils viennent ainsi prendre rang au côté de plus de 850 termes et expressions déjà traduits (et définis) par les experts de la Délégation depuis 1979. Un travail colossal mis à la disposition de chacun sous deux formes : en tant que document pdf (Vocabulaire des techniques de l’information et de la communication (TIC) – 488 pages, édition 2017) et via la base de données publique FranceTerme au travers de laquelle il est possible de consulter les traductions et les définitions de plus de 7 600 termes techniques et scientifiques tous domaines confondus.
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