À en croire le site officiel www.cybermalveillance.gouv.fr, une arnaque sévit depuis plusieurs mois sur Internet occasionnant de très nombreux signalements aux autorités publiques. De la famille des « sextorsions », cette dernière joue sur la « honte » des victimes pour les contraindre à accepter les conditions des maîtres chanteurs. Explications.
Vous êtes filmés !
Même encore aujourd’hui, le succès de la pornographie ne se dément pas sur Internet. Il suffit pour s’en convaincre de prendre connaissance du classement « Alexa » des sites les plus visités. Forts de ce constat, des arnaqueurs envoient massivement, depuis des mois, des courriels expliquant à leurs destinataires qu’ils ont été filmés (via la webcam de leur ordinateur) en train de regarder des vidéos porno en ligne. Ils leur précisent avoir, quelques mois auparavant, installé un virus sur leur machine grâce auquel ils ont pu prendre la main sur celle-ci. Ils affirment ainsi disposer d’une vidéo en double écran montrant la victime et ce qu’elle regardait sur Internet et précisent qu’un tel secret vaut bien une certaine somme. Somme à payer en bitcoins (monnaie électronique dont le titulaire est difficilement identifiable) dans les 48 h sous peine, pour la victime, de voir ledit enregistrement envoyé à tous ses contacts personnels et professionnels.
Un coup de bluff
Techniquement, le fait de prendre à distance la main sur un ordinateur (et donc sur sa webcam) est, en pratique, « assez complexe techniquement et surtout long à mettre en œuvre », notent les experts de www.cybermalveillance.gouv.fr. Déployer de tels efforts est donc impossible dans le cadre d’une campagne massive d’envois (ce qui est le cas depuis plusieurs mois). Aussi, il s’agit bien d’une simple tentative d’escroquerie basée sur du « bluff ». « Aucun cas n’a jamais été signalé jusqu’à présent de victimes qui auraient vu les cybercriminels mettre leurs menaces à exécution », rappellent d’ailleurs les autorités.
Quoi faire ?
Il faut garder son calme et ne pas se laisser impressionner par les prétendues « preuves » détenues par les pirates. La règle d’or est de ne jamais répondre à ce type de courriel, ne serait-ce que pour éviter que les pirates aient confirmation que votre adresse est bien active et régulièrement consultée. En outre, il est impératif de ne payer, en aucun cas, la somme demandée par les maîtres chanteurs. Il est également conseillé d’effectuer un signalement sur le site dédié du ministère de l’Intérieur (www.internet-signalement.gouv.fr).
À savoir : certains courriels sont accompagnés de « photos » en pièces jointes en guise de preuves. Surtout ne les ouvrez pas ! Il y a de forts risques qu’elles contiennent des virus qui, eux, seront bien réels !
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