Quand les faux virus surfent sur l’angoisse



Résumé : Une fois de plus, les auteurs de fausses alertes profitent des craintes causées par les attentats pour propager leurs messages bidon.

Qui n’a pas reçu, ces derniers jours, un courriel ou un SMS nous invitant fortement à nous méfier d’un mail baptisé « On est tous Paris ». Un message contenant la photo d’un bébé sur laquelle il ne fallait surtout pas cliquer au risque de voir son ordinateur et le réseau auquel il est relié contaminés par un virus. Cette alerte a été très largement relayée par les réseaux sociaux et les médias traditionnels, mais aussi les services informatiques de nombreuses entreprises, créant, s’il en était besoin, un nouveau sentiment d’angoisse. Or, à y regarder de plus près, comme l’ont fait, une fois de plus, les rédacteurs du remarquable site « Hoaxbuster », le message d’alerte en question n’était qu’un copié-collé du hoax (canular numérique) largement diffusé après les attentats de Charlie Hebdo en janvier dernier. Seul le message écrit sur le bracelet du nouveau-né (« Je suis Charlie ») avait été changé, via une petite retouche photo, pour devenir « On est tous Paris ».

Angoisse et perte de temps

Les hoax sont fréquents, l’objectif de leurs auteurs étant qu’ils soient relayés le plus largement possible. Et s’ils ne sont pas dangereux en tant que tels, ils encombrent les boîtes aux lettres électroniques des particuliers comme des entreprises et créent de l’angoisse. Alors, avant d’envoyer une alerte à l’ensemble de ses contacts ou de la retransmettre sur un réseau social, convient-il de s’interroger sur son authenticité (qui est l’émetteur de l’alerte ? S’il existe, est-il fréquent qu’il publie des alertes ? Cette alerte est-elle relayée sur son site officiel ?). Et force est de constater que le plus souvent, une simple recherche sur Internet (en utilisant l’intitulé du message) est suffisante pour découvrir qu’il s’agit d’un hoax.

© Les Echos Publishing - 2015