En 2017, les agriculteurs ont gagné, en moyenne, 1 650 € par mois



Résumé : Hormis les viticulteurs et les éleveurs ovins et caprins, les agriculteurs ont connu une hausse moyenne de leurs revenus entre 2016 et 2017.

À en croire une récente étude de l’Insee, en 2017, les 444 000 personnes exerçant une activité non salariée dans l’agriculture ont retiré, en moyenne, 1 650 € mensuels de leur activité (agriculteurs imposés au régime réel, cotisations sociales déduites). Sachant que 19 % d’entre elles ont déclaré, cette année-là, un revenu nul ou déficitaire. Une situation difficile vécue par 30 % des producteurs de céréales et de grandes cultures, par 28 % des éleveurs d’ovins, de caprins et d’équidés et par près de 22 % des agriculteurs pratiquant les cultures et les élevages combinés. Et lorsqu’ils sont pris en compte par l’Insee, ces déficits font plonger le revenu moyen des agriculteurs à 1 390 € par mois.

Une augmentation de revenus

Déficits compris, les revenus de la production agricole ont augmenté de 9,2 % en 2017, « une année de rattrapage après notamment les accidents climatiques, la baisse de la collecte laitière et l’effondrement du prix du lait de 2016 », rappelle l’Insee. Le rebond le plus fort s’observant dans l’élevage de granivores (+ 29,9 %) et dans la culture et l’élevage combinés (+ 25,2 %). À l’inverse, dans un contexte de fort recul des prix de la viande, les revenus des producteurs d’ovins, de caprins et d’équidés ont baissé de 9 % en 2017. Après une belle année 2016, les revenus des viticulteurs enregistrent également une chute (- 3,9 %).

Des effectifs en baisse

Entre 2016 et 2017, notent les analystes de l’Insee, le nombre d’agriculteurs (imposés au régime réel) a reculé de 3,1 %. Les secteurs les plus marqués par cette baisse des effectifs étant la culture des vignes (- 4,4 %), devant la production de bovins (- 4,1 %), celle des ovins, caprins et équidés (- 3,7 %) et la sylviculture (- 3,7 %). Les secteurs les moins affectés étant l’élevage de granivores (- 0,7 %) et les services d’aménagement paysager (- 0,4 %). Avec une hausse de 0,5 %, le secteur des services de soutien à l’agriculture est le seul à voir ses effectifs progresser entre 2016 et 2017.

Revenus d’activité dans les secteurs agricoles en 2017 (cotisations sociales déduites)
Revenu mensuel moyen Proportion de revenus nuls ou déficitaires (en %)
Déficits mis à 0 (pas de prise en compte des revenus négatifs) Déficits pris en compte (intégration des revenus négatifs)
Niveau en 2017 (en €) Évolution 2016-2017 en euros constants (en %) Niveau en 2017 (en €) Évolution 2016-2017 en euros constants (en %)
Non-salariés du secteur agricole imposés au régime réel 1 650 6,2 1 390 8,2 19,5
Production agricole 1 610 6,8 1 340 9,2 20,2
Céréales et grandes cultures 1 400 1,9 980 6,7 30,1
Culture de légumes, fleurs, plantes 2 700 4,6 2 500 4,4 15,6
Culture de vignes 3 000 - 2,3 2 790 - 3,9 13,8
Arboriculture 2 330 0,5 2 060 - 0,3 20,9
Production de bovins 1 250 12,6 1 100 15,9 14,9
Production d’ovins, caprins, équidés, autres animaux 1 160 - 2,2 620 - 9,0 27,8
Production de granivores 2 400 26,2 2 280 29,9 11,2
Culture et élevage combinés 1 360 16,1 1 090 25,2 21,5
Sylviculture et exploitation forestière 1 860 1,9 1 740 0,8 11,6
Services de soutien à l’agriculture 1 990 - 0,8 1 600 - 0,5 23,5
Services d’aménagement paysager 2 080 2,4 2 050 2,5 6,3
Source : Insee, bases non-salariés


Insee Première, n° 1781, novembre 2019

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